Un Ramadan mémorable dans les chaudes journées du Brésil
L’Hodjat-ol-islam Ahmad Ghaderi, envoyé du Centre islamique de Qom, qui a prêché dans les villes de Guyana et de Guaranta do norte au Brésil, de février 1997 à juin 1998, a écrit dans une note à l'occasion du Ramadan : « Le mois sacré du Ramadan qui a commencé, je ne pensais pas du tout qu'avec tout mon travail, je pourrais jeûner dans ces températures caniculaires de la province de Matogoroso proche de la forêt amazonienne. Un jour, j'ai même quitté la ville jusqu’à environ 22 km, comme le permet la charia, pour ne pas jeûner, mais Dieu merci, ce n'était qu'un jour et j'ai jeûné le reste des jours, jusqu'à la fin du Ramadan. Dans la zone de prédication où je me trouvais, il n'y avait pas un seul musulman et certains amis brésiliens lorsqu'ils ont entendu que je voulais jeûner, aimaient avoir des explications sur le jeûne islamique. Quand j'ai dit que nous ne mangeons rien de l'aube au crépuscule, ils m'ont demandé si je buvais de l’eau et quand ils ont entendu ma réponse négative, ils ont dit : « Vous allez certainement tomber malade, quelle religion stricte vous avez ! »
En chaire, j’ai parlé des bienfaits du jeûne, ils ont été convaincus et leurs craintes ont disparu. Au fond, mon jeûne lui-même, a fourni un bon terrain pour le travail de propagande. Par exemple, pendant la journée, dans les contacts avec différentes personnes, on m'offrait du café, du thé, du jus de fruits et toutes sortes de boissons, mais quand je remerciais et refusais, c'était l’occasion pour moi de leur parler de l'islam et de la loi islamique, et d’expliquer la raison de mon refus.
Tôt le matin, j'allais au restaurant et mangeais la nourriture que j'avais préparée au son des prières que j’avais sur mon téléphone portable. Quand le personnel arrivait, ils me demandaient avec surprise pourquoi je prenais mon petit déjeuner si tôt ! Une phrase que j'utilisais beaucoup là-bas, et qui faisait l'objet de plaisanteries parmi mes amis, était « você sabe o que o Islã » « Savez-vous ce qu'est l'Islam ? ». Plus intéressant encore, plusieurs jours avant l'Aïd al-Fitr, les amis brésiliens qui avaient le cœur brisé de me voir jeûner dans cette chaleur, me demandaient tous les jours « O mês de jejum acabou ? », « le mois de jeûne est terminé ? » En tout cas, j'ai passé un mois de Ramadan mémorable au pays des forêts, et je remercie Dieu de m’avoir donné ce succès et d’avoir pu faire un petit pas dans la propagation de la religion ».
